Assassinat de Charlie Kirk : le point de tournant de l'Amérique, vers un retour à la cordialité démocratique ou vers la naissance d'années de plomb


Le 10 Septembre 2025 le commentateur conservateur américain Charlie Kirk a été assassiné d’une balle en plein cou, devant sa famille et des milliers de spectateurs venus assister à ses traditionnels débats/conférences sur les campus américains, cette fois-ci sur un campus de l’Utah. 
Cette assassinat politique monstrueux résonne immédiatement après comme un tournant dans l’histoire politique américaine, celle du retour aux années radicales des années 60 durant lesquelles eurent lieux tant de terribles assassinats politiques qui ont laissé des blessures encore présentes dans la psyché de la nation : John F Kennedy et son frère Bob, Martin Luther King Junior et son rival ardent révolutionnaire Malcolm X et des années plus tard, comme marquant une fin triste et tragique symbolique à l'air des “radicals sixties”, l’assassinat de John Lennon en 80 marquant l’entrée dans une nouvelle ère. Ici ce ne sont plus les fers de lance progressistes qui sont ciblés, mais, dans un retournement de l’Histoire, les figures conservatrices.
Si un an plus tôt, en direct à la télévision, l’actuel président Donald J Trump alors candidat avait essuyé triomphalement le point levé des balles ayant frôlé son oreille mais ayant pris la vie d’un humble père de famille, simple partisan du parti républicain, Corry Comperatore, cette séquence ci de violence politique semblait inaugurer une ère de victoire vengeresse des républicains, cet assassinat semble plutôt inaugurer une époque à venir de guerre civile larvée, d’années de plomb à l'américaine, signes d’un nouvel âge radical venimeusement polarisé.
Proche de l’administration Trump dont il est devenu l’ami personnel ainsi que de nombreux membres, ayant accompagné le lancement en politique JD Vance, Charlie Kirk, père de deux enfants était connu pour son caractère agréable et charismatique et son sens de l’amitié. Il figurait parmi les commentateurs les plus influents, considéré presque comme un membre sans portefeuille de l’administration, il était une figure modératrice, universaliste autant qu’inspiratrice et combative de la sphère du commentariat politique américain dont il était un des membres qui a le plus contribué au boom de la “discipline” dans les années 2010, s’étant lancé très tôt, dès l’époque de la réélection de Barack Obama et du Tea Party.
Si les médias français, souvent partiaux mais aussi partiels en ce qui concerne la politique américaine, ne supportent que les démocrates et ne comprennent rien au pays dans son histoire et sa politique, qualifiant Charlie Kirk “d'extrême droite”, la réalité est toute autre.
Charlie Kirk était un conservateur classique à l'américaine, tout ce qu’il y a de plus identifié et normal dans ses idées et croyances : responsabilité fiscale, morale judéo-chrétienne et surtout défense de la liberté d’expression.
Liberté d’expression qu’il portait au cœur de sa vie publique marquée pour ses très fameux et influents débats sur les campus où il enjoignait les étudiants parfois gauchistes parfois modérés à lui “prouver qu’il a tort”. Beaucoup on vu dans cet assassinat politique le meurtre du dernier qui voulait encore débattre dans la société américaine. 
L’action politique de Charlie Kirk fut vraiment influente, son mouvement de jeunes “Turning Point USA” se révéla dans la décennie précédente être non seulement une des plus grandes forces de lever de fond à l’échelle grassroot des républicains mais aussi un instrument majeur dans la conversion des jeunes hommes envers le GOP, de même qu’un des éléments clefs du parti républicains pour parler et atteindre les communautés afro-américaines autrefois plus éloignées du parti. Ses débats/conférences sur les campus, récemment parodiés dans la culture populaire par South Park, furent parmi les éléments les plus marquants de la guerre culturelle et un symbole profond dans cette affrontement conservateur contre “woke” de tentative de remettre la rationalité, le respect et le dialogue au cœur de la politique en dépit de la nature vicieusement divisée de cet univers. 
Les vigiles à sa mémoire, la figure abattu et attristé du président américain qui lui accorda posthume la plus haute distinction civil américaine, la Presidential Medal of Freedom, le cortège funéraire et l'allocution plein d'émotion de sa veuve semblent achever la transformation post mortem de Charlie Kirk de Hérault de la droite conservatrice à héro et martyr iconique de celle-ci autant qu'il revêt cette figure de martyre de façon plus universel en tant que champion de la liberté d'expression et du débat par ses anciens adversaires démocrates de bonne volonté (en dépit nous le verrons d'autres réactions moins dignes).
C’est de cela dont il est aujourd’hui un martyr, en déplaise à Dominique de Villepin et à ses propos sur-partisans et ignorants. C’est bien pour toutes ces actions en faveur de la liberté d’expression que, face à l’assassinat de Charlie Kirk, beaucoup ont ressorti le slogan “Je suis Charlie” car en dépit du fait que Charlie Kirk et Charlie Hebdo ont opéré dans des spectres politiques différents, le journal satirique comme le commentateur conservateur ont tous les deux perdu la vie dans des attaques lâches, ciblés pour leurs pratiques sur le terrain de la liberté d’expression.
Cette façon de désigner comme d’extrême droite en France par les médias (ce que aucun média américain n’a fait y compris ceux proches des démocrates, que ce soit la couverture digne de CNN jusqu'à l’article inflammatoire du New York Times (qui plus tard au contraire publiera une op-ed dans un esprit très démocratique par Ezra Klein titré "Charlie Kirk faisait de la politique de la bonne façon")) qui tous disaient Right Wing comme cela l’était dans la réalité et pas Far Right, extrême droite) est justement une des causes de cette violence politique américaine où la gauche qualifie de Nazi tout supporteur du GOP (majoritaire aujourd’hui dans les urnes et les institutions) auquel il est enjoint de les “déplateformer” (les faire retirer des plateformes internet et de tout autre canal d’expression) mais aussi de les agresser physiquement. 
C’est ainsi que de façon froidement prophétique, on pouvait voir chez les conservateurs dénoncer ce type de rhétorique anti conservatrice déshumanisante (les associant à des criminels génocidaires représentant pour l’Occident d’après guerre l’image politique du mal absolu) comme étant une nouvelle Radio Rwanda, campagne de déshumanisation pour inciter à des violences spontanées comme l’avait pu l’être, de façon plus terrible et sanglante, l’immonde radio des Milles Collines durant le génocide des Tutsies au Rwanda. 
D’autant plus que ce type de rhétorique violente contre le conservatisme classique est inefficace politiquement ( la droite étant majoritaire aux Etats-Unis ) car malheureusement d’une part cette trivialisation du terme de nazi et d’extrême droite ont sûrement facilité l’émergence sur les réseaux de véritables groupes haineux d’extrême droite comme les antisémites groypers qui haïssaient d’ailleurs Charlie Kirk pour son amitié avec les juifs et Israël et qu’ils qualifiaient faussement de juif dans une façon médiocre de vouloir rabaisser ses adversaires et de tenter de transformer haineusement le nom d’un peuple en insulte. 
Cette extrême droite racialiste et antisémite d'ailleurs sur les réseaux est surtout combattue par ces conservateurs classiques et non par l'extrême-gauche trop contente de voir leur caricature prendre vie et salir leurs adversaires par leur simple existence et par association rhétorique mensongère par eux-mêmes.

Cette droite classique néanmoins en ressort plus amère, plus combative, plus hargneuse que jamais, encore plus que lors de la tentative d’assassinat de Donald Trump. Sur les réseaux et médias conservateurs, l’actualité jusqu’à ce soir était accaparée par l’indignation profonde provoquée par le meurtre par un SDF dans un bus d’une jeune réfugiée Ukrainienne, Iryna Zarutska, qui avait déjà profondément blessé et galvanisé la psyché conservatrice à quelques semaines de l’assassinat d’enfants catholiques dans une tuerie de masse qui avait déjà ébranlée l’Amérique face à un terrorisme d’extrême gauche de plus en plus meurtrier. 
Le meurtre Charlie Kirk a radicalisé encore plus ces sentiments d’autant plus qu’un des derniers tweets de Kirk fut la photo de la jeune fille blessée et laissée à son sort accompagnée de ce commentaire plus que jamais prophétique : “l’Amérique ne sera plus jamais la même”.

S’il y a eu des signes d’apaisement, de deuil transpartisan au nom du débat sacré de la démocratie que cela a pu venir d’institutions et de personnalités neutres apolitiques comme les Yankees de New York qui ont rendu un hommage en plein match,  le groupe britannique Coldplay qui a réalisé un hommage en plein concert ou encore de l’acteur des “Gardiens de la galaxie” Chris Pratt qui ne s’exprime jamais sur autre chose que ces films rassembleurs mais qui l’a fait dans un communiqué appelant à la prière. 
De même de nombreuses sources partisanes opposées à Charlie comme de très nombreux politiciens démocrates on réalisé des communiqués et déclarations d’hommages appelant à la concorde démocratique face au drame avec leur adversaires et compatriotes républicains et conservateurs. 
Nous pouvons cité par exemple le candidat présumé à la présidentiel et gouverneur de la Californie, Gavin Newsom (qui lors d’un podcast avec Charlie Kirk avait même avoué que son fils était un grand fan) ou de l’ancienne candidate Kamala Harris et du président qu'elle a servi Joe Biden.  
De façon très notable nous pouvons encore citer le touchant hommage plein d’émotions du commentateur progressiste Cenk Uygur qui avait réalisé lui aussi chez les progressistes une révolution dans la façon dont on commente la politique et qui ici fut visiblement touché rappelant l’homme de famille qu’était Charlie Kirk et que cela pouvait toucher tout le monde. 
Une réaction humaniste et digne de la part d’un adversaire fièrement progressiste lui aussi amoureux du débat et de la liberté d’expression toute américaine.
 Il y eut néanmoins chez certains démocrates et progressistes des réactions déplorables qui participèrent à créer une ambiance de violence.
Ainsi, sur le sol même du drame, un des adversaires venus débattre avec Kirk s’est filmé en train d’exulter de joie.
 On peut aussi citer, du point de vue officiel, la réaction déplorable des démocrates lors de la minute de silence au Congrès criant notamment des slogans anti deuxième amendement. Récupération que reprendra Alexandria Occasio Cortez et Ilhan Ohmar de façon très critiquée dans leurs interventions les isolant de beaucoup de démocrates officiels, comme de beaucoup d’autres membres du parti démocratique-socialiste comme Zohran, la tête montante de la politique new yorkaise qui a tout de suite critiqué un tel acte anti-démocratique de violence au point de se faire attaquer sur Bluesky par certains de ses partisans pourtant galvanisés par sa campagne fulgurante pour la mairie de la grande pomme. 
De cette faction là de la gauche américaine nous ne pouvons ne pas évoqué le magistral communiqué de Bernie Sanders le véritable patriarche de la gauche socialiste américaine rappelant très sagement que c'est la démocratie et la liberté qui sont en danger face a ce genre d’évènement. Tous n’ont absolument pas cherché dans leurs communiqués à récupérer l’assassinat politiquement.
 Mais les réactions les plus choquantes furent peut-être celles de très nombreux citoyens ordinaires, souvent à noms et visages découvert, qui sur TikTok, Bluesky et Reddit, se réjouirent ou se moquèrent de cet assassinat. 

S’il n’est, à ne pas douter, qu’une grande majorité des citoyens y compris démocrates condamnent cet acte et ce climat, ces innombrables accès de haine éhontés sont néanmoins témoins non seulement de cette hyper-partialisation de la politique américaine mais aussi et surtout d’une réalité : l’Amérique est à un tournant. 
Soit fidèle à ses valeurs et à son histoire, elle reviendra à la raison et reprendra le chemin du débat apaisé, soit, si l’on continue d'assassiner les débatteurs de bonne volonté et de se réjouir du meurtre de ses concitoyens sur une base partisane, si la déshumanisation continue (républicains pouvant traiter trop souvent de démon leurs adversaires, démocrates traitant quasi systématiquement de nazis et de fascistes leurs adversaires (réécouter le fameux discours très martial et lugubre de Joe Biden dit “de la bataille pour l’âme de la nation” ou de “Dark Brandon” du 1er septembre 2022)) alors l’Amérique, jadis unie dans ses valeurs et son patriotisme autour du débat et de la libre expression, quittera ce monde des lumières définitivement et entrera dans une ère des années de plombs où la politique de plus en plus extrême se réglera à coup d'assassinats sordides et où personne ne sera capable d’écouter son prochain sans être empoisonné par l’absolutisme de la stricte distinction amis ennemis qui marquera la fin de la démocratie mais aussi du minimum d’apaisement pour faire et maintenir une nation.
Ce genre de climat pourrait arriver en France, si tant est qu’il ne l’y est déjà pas, comme en témoigne le refus bruyant de l’hommage au Parlement Européen à Charlie Kirk par la gauche et une partie du centre européen incarné notamment par Nathalie Loiseau (qui a d'ailleurs fait de gros raccourcis et de la mésinformation en ce qui regarde les vues qu'entretenait Charlie Kirk entre autres sur l'invasion de l'Ukraine par la Russie). En effet, certains centristes, s’ils ont des idées différentes de la gauche radicale, partagent parfois les même perspectives qu'elle celle-ci en ce qui regarde l'assimilation de la droite conservatrice à l'extrême droite.
Tant que l'on considérera que des opinions contraires sont un motif d'atténuation de la gravité d’un crime ou d’amoindrissement de la dignité d’un homme, tant que, plutôt que le dialogue, l’ont choisira la fermeture par de fausses prétentions morales, la démocratie sera en danger et avec elle la liberté de vivre une vie calme, apaisée, en commun dans la diversité.





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