Crtitique : Argylle
Après avoir offert deux des films d'action les plus cultes de la décennie précédente avec "Kick-Ass" et la saga "Kingsman", Matthew Vaughn revient avec un nouveau film moins violent, mais toujours dans une certaine veine avec "Argylle", que je viens de voir au cinéma à sa sortie le 31 janvier 2024.
S'inscrivant dans le même genre de "comédie romantique d'espionnage", probablement inspiré de "True Lies" qui a brillé entre la fin des années 2000 et la moitié des années 2010 avec des films tels que "Red", "Kiss and Kill", "L'Espion qui m'a largué", ou encore "Knight and Day" avec Tom Cruise et Cameron Diaz, qui représentent quelques-uns des meilleurs exemples du genre (ou encore de l'excellente série "Chuck"), cette nouvelle itération du genre n'en est pas moins originale. À la fois par son budget conséquent, mais aussi, et nous y reviendrons, par la force de la mise en scène de Vaughn et le twist emportant le scénario qui emprunte un peu au cultissime "À la poursuite du diamant vert" ou encore un peu à "Le Magnifique" avec Belmondo, mais ici, plutôt que de voir le roman nourri par les désagréments de la vie du personnage, c'est la vie des personnages qui est bouleversée par les actions du roman.
Il est d'abord à noter que, contrairement à "Kingsman" et "Kick-Ass", le film est nettement moins violent et vulgaire. Il est, comme souvent dans les films de ce genre, plus grand public et familial, ce qui peut dissuader certains fans des grandes scènes d'action sanguinolentes auxquelles nous a habitués Matthew Vaughn. Il s'agit d'ailleurs, à mon avis, de son film le moins bon. Il y a des scènes de combat chorégraphiées, certaines très bonnes, d'autres assez ratées voire plutôt gênantes, bien que probablement issues d'une vision créative précise (surtout celles de la fin), mais rien n'égale les scènes d'action que l'on attend avec avidité et auxquelles le réalisateur nous avait habitués dans "Kick Ass" et "Kingsman", où chaque scène de combat était remplie d'une énergie phénoménale et a fait le succès de ces films. Ici, je pense que si l'accent est moins mis sur le combat, c'est surtout dans une volonté de changer de genre, de passer de l'action au thriller et au suspense, et donc de placer les moments d'intensité du film non plus dans ces gros moments ultra violents et ultra fun de bagarre, mais dans les nombreux retournements de situation qui parsèment le film. Beaucoup de ces retournements sont de bonnes surprises, et cet aspect-là est tout de même réussi, bien que certains tournants du scénario amènent à des situations moins divertissantes après la révélation. Notamment, l'alchimie entre les personnages, qui était l'un des points forts du film, se trouve impactée par l'une des révélations majeures du film, et ainsi, l'humour présent dans la première partie devient moins impactant, et des lourdeurs s'installent d'autant plus que cela nous sort du concept du film, un peu méta, pour devenir un récit d'espionnage familial et plus classique.
Le casting fonctionne bien dans la première partie ; néanmoins, il est à noter, sans vouloir faire d'âgisme, qu'il est étonnant que la distribution de ce film soit uniquement composée de personnes de plus de 40 ans. Ils font le job correctement, ce n'est pas pour critiquer, mais simplement cette tendance au vieillissement des castings que l'on voit est curieuse actuellement, surtout que des grosses comédies d'actions comme celle-ci sont un excellent moyen de nous faire découvrir de nouvelles têtes de la nouvelle génération. Mais bon, peut-être que cela est dû à l'un des thèmes du film disant qu'un espion peut ressembler à n'importe qui, qui sait.
A noter aussi que comme souvent avec les animaux en CGI le Chat n'est pas forcément réussi, et aussi le fait que si il est mit en avant sur l'affiche Henry Cavill n'apparait quasiment pas.
En conclusion, "Argylle" n'est pas le film de l'année, mais ce n'est pas l'immonde navet non plus que certains ont voulu peindre à son propos. C'est simplement le film le moins inspiré de son réalisateur, pourtant talentueux, souffrant de problèmes de rythme et de capacité à suivre le concept avec lequel il est vendu.
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