Critique : Modern Lovers 88’ – Jonathan Richman and The Modern Lovers

Cet album est un album taillé uniquement pour être culte. Peu de chances qu’il parle vraiment à des gens qui ne sont pas d’ors et déjà plonger autistiquement dans les arcanes de la musique. Par contre ceux qui ont déjà parcourue suffisamment de chemin pour venir directement à lui ont au contraire un grand risque de multiplier les écoutes, à la fois étonné et admiratif de cet album des plus particulier

Car Jonathan Richman est lui-même un artiste particulier fait pour le culte, son intervention la plus mainstream étant son rôle du narrateur dans Mary à Tout Prix. Plus célèbre, le premier album des Modern Lover, sortie en 76 mais enregistré en 72, était déjà très spécial, un album proto punk aux paroles singulière révélant une personnalité originale qui préfigure lointainement déjà des groupes comme Weezer. Mais musicalement, bien que toujours aussi particuliers et spécial on est loin du proto-punk, bien que le coté farouchement indépendant est toujours aussi présent.

Ici on a affaire à une sorte de revival acoustique, presque folkisant, du vieux Rock’n’roll des années 50 et du Doo Wop. la production est encore plus minimal, juste une guitare acoustique produisant des accords très simple, parfois une guitare électrique sans distorsion très années 50, un peu de percussion, de temps en temps des vocaux d’appuis et un occasionnel saxophone. Il a été beaucoup dit et écrit que le son de cet album rappel, ou tout du moins évoque l’image fantasmée, une nuit autour d’un feu de camps. Il est vrai que l’aspect nostalgique couplé a la forme très acoustique et minimaliste, l'ambiance m'évoque beaucoup l'album des Beach Boys Party, renforcé par les paroles très naïves donne un côté très nostalgique à l’album qui a vraiment cette qualité de renvoie a un temps (sans doute autant vécue que fantasmé par Jonathan Richman) plus simple, à la fois en imitant son son si caractéristique (toute les mélodies aurait bien pu être reprise, si avec une production différente dans le genre de chansons que l’on aurait attendu dans Stand by Me et Retour vers le Future, et l’innocence des paroles ne semble pas feinte) mais en même temps en réassurant une certaine distance non pas critique mais onirique en refusant la surproduction et en y préférant cette approche organique « comme chanté au coin du feu » et enregistré là avec les « moyens du bord » dans un dépouillement entièrement voulu et maitrisé. Les paroles parlent de la joie de faire la faites mais il y a aussi une ode à Harpo Marx ou encor des chansons d'amour dont la plus notable serait surement "Gail Loves Me" en homme a sa femme d'alors dont le contenu lyrique se tien a une exultation du faites que cette dernières l'aimes. La sincérité, la simplicité et la nostalgie sont le coeur de cette albums. 

Le tout évoque l'odeur des soirs d'été. L'album n'est néanmoins pas pour tout le monde, beaucoup le trouverait sans doute trop bizarre ou original, avec un concept trop perché, mais il est néanmoins culte et si vous êtes sensible a son charme vous pouvez compter sur de nombreuses réécoute en perspectives. 

17/20

 

Commentaires

Articles les plus consultés